Études naturalistes et acoustiques
Études de faisabilités
L’Eure-et-Loir dispose de nombreux atouts pour développer une activité de production d’électricité d’origine éolienne. Le secteur d’étude se caractérise par des vents de l’ordre de 7,6 m/s à 94 m, propices pour le développement de projets éoliens.
La sélection du site passe par la prise en compte de différents critères liés au paysage et au patrimoine, aux espaces naturels protégés, aux axes de communications, à l’aéronautique, aux habitations, aux réseaux d’eau, électriques, gaziers, radioélectriques et de télécommunication, etc.
La réglementation impose une distance de 500 mètres aux habitations. La zone choisie pour l’implantation des éoliennes se situe à plus de 800 m des habitations.
De plus, le projet représente une extension d’un ensemble éolien existant, minimisant ainsi le mitage du territoire tout en permettant d’atteindre les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie à l’horizon 2018 et 2023[1]. Les éoliennes V117 envisagées, du constructeur Vestas, ont par ailleurs un aspect et une hauteur totale (150 mètres en bout de pales) identiques aux éoliennes existantes.
Les études écologique, paysagère et acoustique menées par des experts mandatés par la société Volkswind nous ont permis de conclure quant à la faisabilité d’un projet éolien sur la zone.
[1] Pour rappel, le décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 a validé la première Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) fixant un objectif de 15 GW installé au 31 décembre 2018 et 22 à 26 GW au 31 décembre 2023.
Études Faune/Flore
Dans le cadre de l’étude écologique de la ferme éolienne des Aiguillettes, l’aire d’étude immédiate correspond à une zone tampon de 1000 mètres autour de la zone de projet, incluant notamment les zones périphériques des villages. C’est le périmètre le plus fortement concerné par l’inventaire écologique à proprement dit, où l’impact des éoliennes sera le plus perceptible.
L’aire d’étude rapprochée est à 10 km du projet. Il s’agit d’une zone où les interactions écologiques sont encore bien présentes (mouvements d’oiseaux locaux, transit de chiroptères notamment).
L’aire d’étude éloignée se situe à 20 km du projet. À cette distance, il est possible d’appréhender les enjeux environnementaux et les impacts potentiels du projet dans un ensemble cohérent et à une échelle adaptée pour la prise en compte des groupes faunistiques les plus sensibles. C’est également au sein de cette aire d’étude qu’ont été analysés les effets cumulés avec d’autres projets.
Les milieux présents sur le site d’étude sont peu diversifiés, il s’agit principalement de grandes cultures céréalières. Des boisements, des friches ainsi que des haies arbustives sont les rares milieux favorables pour la faune (zone d’alimentation et de refuge).
Concernant la flore et les habitats, les enjeux sont très limités et circonscrits dans le périmètre d’étude immédiat aux boisements, notamment ceux qui accueillent le développement d’espèces végétales patrimoniales : le Bois du Meurger et le Bois Les Evit. Des enjeux un peu moins marqués, mais néanmoins à prendre en compte dans le cadre de la définition du projet, sont également à noter au niveau des autres boisements ainsi que des friches herbacées, sur lesquels se développent des espèces végétales communes à très communes mais qui participent à améliorer la diversité floristique du secteur, marqué par l’omniprésence des espaces cultivés.
Les oiseaux (avifaune)
Concernant l’avifaune, l’enjeu réside dans la préservation des habitats favorables pour les espèces identifiées à enjeu, notamment les milieux boisés et bâtis. Le projet doit se situer en dehors de ces zones.
L’étude écologique a mis en évidence une richesse spécifique modérée au niveau de la zone d’implantation potentielle et du périmètre d’étude immédiat (62 espèces inventoriées). Le peuplement d’oiseaux nicheurs est caractéristique des milieux ouverts cultivés, et l’essentiel des espèces nicheuses présente un enjeu faible ou très faible. Néanmoins, une espèce présentant un niveau d’enjeu fort a montré des indices de nidification au niveau de la zone d’implantation potentielle : le Moineau friquet. Plusieurs espèces au niveau d’enjeu modéré ont également montré des indices de nidification au niveau de la zone d’implantation potentielle ou à proximité : 5 espèces de passereaux (Alouette des champs, Bruant jaune, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Verdier d’Europe), 2 espèces de rapaces diurnes (Busard Saint-Martin, Faucon hobereau) ainsi que l’Oedicnème criard.
Moineau Friquet
(Source : www.ruchet.com)
En hiver, le périmètre d’étude immédiat ne semble pas accueillir de grands groupes d’oiseaux, bien que les grandes plaines cultivées du centre de la France soient favorables à l’hivernage du Vanneau huppé et du Pluvier doré. Les effectifs hivernaux de ces espèces sont très fluctuants selon les années et dépendent des conditions climatiques. Aussi, seules des espèces présentant des enjeux faibles ou très faibles ont été recensées lors des prospections hivernales.
Busard des Roseaux
(source : www.les-ailes-de-l-aisne.fr
photographe : Jean-Loup Ridou)
En période de migration, seules des espèces présentant des enjeux faibles ou très faibles ont été observées. Néanmoins, quelques espèces remarquables (en faible nombre) ont été contactées, comme le Balbuzard pêcheur, le Busard des roseaux et le Courlis cendré. Par ailleurs, bien que les grandes cultures soient des milieux très favorables aux haltes migratoires du Vanneau huppé et du Pluvier doré, aucun rassemblement avec des effectifs conséquents n’a été constaté pour ces deux espèces. Enfin, les mouvements migratoires observés lors des campagnes réalisées étaient diffus, aucun élément topographique au niveau du périmètre d’étude immédiat ne concentre les vols d’oiseaux.
Oedicnème Criard
(source : www.dico-sciences-animales.cirad.fr)
Chauve-souris (chiroptères)
Concernant les chiroptères, les enjeux sont limités aux boisements présents dans le périmètre d’étude immédiat. Ainsi, le scénario retenu doit favoriser l’éloignement des éoliennes de ces zones de transit, d’alimentation voire de gîte des populations de chauves-souris inventoriées, et le maintien des habitats existants.
Pipistrelle Commune
(source : http://www.mayennenatureenvironnement.fr)
L’étude écologique réalisée dans le périmètre d’étude immédiat autour du projet de la ferme des Aiguillettes, avec des écoutes au sol et à hauteur de nacelle, fait ressortir les points suivants :
– La présence d’au moins 11 espèces sur les 24 connues en région Centre dont des espèces liées aux continuités écologiques (Murins et Oreillards) mais aussi des espèces de haut vol pouvant s’affranchir des structures paysagères locales (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl et Sérotine commune) et migratrices (Pipistrelle de Nathusius, Noctule commune et Noctule de Leisler) ;
– Une activité dominée par la Pipistrelle commune et une activité de transit ponctuel ou localisée pour la plupart des autres espèces ;
– Des pics d’activité en août, lorsque les espèces locales sont assez mobiles et les espèces migratrices en phase de leur retour de migration;
– Enfin, des secteurs à enjeux identifiés au niveau des bourgs de Louville-la-Chenard, du Bois les Trous et du Bois du Meurger.
Noctule commune
(source : http://www.naturephoto-cz.com)
Études des impacts
La zone présente des sensibilités environnementales compatibles avec le futur parc éolien. L’impact résiduel du parc sera faible. En effet, il tient compte des sensibilités particulières de certaines espèces et des mesures adéquates seront mises en place.
Une solution permettant de réduire les impacts par collision et barotraumatisme consiste à programmer le fonctionnement des éoliennes en le limitant pendant les périodes critiques d’activité des chauves-souris. La mesure réductrice dans le cas présent consiste à empêcher le déclenchement de la rotation des pales sur ces périodes et sous certaines conditions météorologiques favorables aux chiroptères (notamment peu de vent et pas de pluie).
Par ailleurs, pour atteindre un impact nul voire positif du projet, des mesures d’accompagnement sont proposées par Volkswind en partenariat avec l’association Hommes et Territoires qui se chargera de leur mise en œuvre :
– Protection des nids de busards à l’aide de cages financées par la ferme éolienne ainsi qu’une sensibilisation des agriculteurs sur le sujet;
– Financement sur 10 ans d’une mesure agro-environnementale (MAE) favorable aux oiseaux de plaine (ex : mise en place de pelouses sèches) ;
– Mise en place de perchoirs et nichoirs à rapaces visant à favoriser la chasse et la reproduction de rapaces nocturnes et faucons, et ainsi favoriser une lutte biologique contre les campagnols des champs. Au vu des enjeux identifiés, une partie des perchoirs pourra être mise en place au profit d’une espèce à enjeu fort, le Moineau friquet. Les zones d’implantation de ces perchoirs seront déterminées en amont de la construction du parc.
Enfin, un suivi mortalité de l’avifaune et des chiroptères, ainsi qu’un suivi d’activité des chiroptères au sol et à hauteur de nacelles seront mis en place dès la mise en service du parc.
Les mesures ERC, mesures de suivi et mesures d’accompagnement mises en place pour le projet de la ferme éolienne des Aiguillettes sont détaillés dans l’étude d’impacts qui sera consultable dès l’enquête publique.
Études acoustiques
Des experts acousticiens sont venus sur site pour faire des mesures de niveaux sonores sur un mois complet. Ils ont ensuite modélisé la diffusion acoustique depuis chaque éolienne du projet. Ils se sont assuré que le niveau de bruit perçu au niveau des habitations respecte bien la réglementation française.
Un plan d’optimisation (bridage de plusieurs éoliennes suivant les conditions de vent) sera mis en place afin que le parc respecte l’arrêté du 26 août 2011.
Après construction des éoliennes, un acousticien viendra faire de nouvelles mesures pour s’assurer de la conformité du parc éolien avec la législation.
Étude paysagère
Une étude paysagère a été réalisée sur un périmètre de 25 km autour de la zone de projet, permettant d’analyser l’intégration d’un parc éolien sur le territoire des communes de Louville-la-Chenard et Ouarville.
Des visites de terrains et 50 photomontages ont été réalisés depuis les principaux secteurs fréquentés, patrimoniaux ou touristiques.